samedi 9 janvier 2010

Areva rate le contrat du siècle

C'était le contrat du siècle. Mais les Emirats arabes unis ont choisi un consortium coréen pour construire quatre centrales nucléaires, au détriment d'Areva.
L'industrie nucléaire française a pris une claque ce week-end aux Emirats... Le consortium composé des plus grands groupes hexagonaux (EDF, GDF Suez, Areva, Total, Vinci et Alstom) a en effet été écarté du contrat de construction de 4 réacteurs nucléaires, au profit de la concurrence sud-coréenne menée par Kepco. Il s'agit d'un contrat de 20,4 milliards de dollars, une commande qui pourrait atteindre à terme un total de 40 milliards de dollars en intégrant les revenus de l'exploitation des réacteurs par Kepco.
Très déçus, les industriels français n'ont pu que "prendre acte" de la décision émiratie, soulignant la qualité de leur offre et "l'avance de l'EPR en matière de sûreté". Seule consolation: l'agence émiratie de l'énergie nucléaire a indiqué qu'elle pourrait commander ultérieurement "des centrales nucléaires additionnelles", ajoutant que "les discussions se poursuivaient avec les autres soumissionnaires"...
EDF est arrivé trop tard
Dans le camp français, la polémique ne devrait pas tarder à éclater sur les causes de cet échec... Selon les proches du dossier, le facteur prix et la parité Euro/Dollar aurait joué en défaveur du camp français. Mais le manque d'organisation unifiée du côté français a aussi été un handicap: en janvier 2008, Areva s'était porté candidat avec GDF Suez et Total, mais sans EDF, dont le patron de l'époque, Pierre Gadonneix, était focalisé sur l'expansion de l'électricien aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Outre l'absence d'EDF (l'électricien aurait été considéré comme un gage de solidité à l'international), l'attelage français a aussi été plombé par les déboires et les retards du premier réacteur EPR en cours de construction en Finlande... De plus, les mises en gardes, a l'été et à l'automne, des autorités de sûreté nucléaire de Finlande, de Grande-Bretagne et de France au sujet de la sécurité du système de "contrôle-commande" du réacteur de troisième génération n'ont rien arrangé. En mai dernier, sous la pression de l'Elyséen, EDF s'était joint au consortium, dont il a finalement pris les commandes ces dernières semaines avec GDF Suez. Mais il était sans doute déjà trop tard pour redresser la barre... Lejdd.fr

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