samedi 20 février 2010

C'est quoi ton job?




C'est un gars qui se balade dans la rue et qui se fait braquer par un voleur cagoulé et armé.
- Hé, toi, file-moi ta montre.

Le gars lui donne sa montre, une grossière imitation de Rolex.
Le racketteur se plaint:
- C'est quoi ça? Une Kelton?Quelle merde. File-moi ton portefeuille!

Le gars lui donne son portefeuille en skaï qui contient en tout et pour tous trois tickets de métro, une photo d'identité, un ticket restaurant et 20 centimes d'euro.

Le voleur s'énerve:
- File-moi les clés de ta caisse!

Le gars lui tend alors les clés d'une vieille BX toute pourrie.
- Qu'est que c'est toute cette merde?! Ta veste de costard est usée à mort, ton téléphone portable est date de l'Ére Jurassique... T'es encore plus mal loti que moi. C'est quoi ton job?

Le mec répond:
- Je suis ingénieur informaticien.

Le voleur, en enlevant sa cagoule demande:
- Ah bon ! Et t'as fait quelle école toi?

Le coup d'Etat au Niger marque le début d'une offensive stratégique chinoise



Tout indique que la Chine vient de lancer sa campagne stratégique pour l'année 2010. Plusieurs informations ces dernières semaines annonçaient en effet une action majeure du géant asiatique sur le continent africain. La raison de cette offensive ? La compétition mondiale autour des matières premières.

La Chine, deuxième plus grand consommateur d’énergie du monde, avait annoncé début janvier 2010 qu’elle participerait désormais "très activement" à la compétition mondiale pour le pétrole, le gaz naturel et des ressources minérales. Ainsi, le pays devait intensifier le développement de ses approvisionnements à l’étranger afin d’assurer des provisions d’énergie "stables" pour sa croissance économique. C’est Zhang Xiaoqiang, vice-président du Développement national et la Commission de Réforme, qui avait annoncé ce renforcement de l’activité chinoise dans le domaine des matières premières. Ultime précision : la Chine allait intensifier ses investissement à l’étranger, notamment pour développer des infrastructures dans "les pays clés" qui possèdent des réserves de ressources naturelles et ont "une relation amicale" avec la Chine.

C'est dans ce cadre qu'il convient de replacer les événements récents au Niger. Le président en exercice, Mamadou Tandja, ainsi qu'une partie du gouvernement, ont été capturés par des mutins. La junte responsable du coup d'Etat est présidée par Salou Djibo, officier de 49 ans qui a servi dans les forces de l'Onu en Côte d'Ivoire et en République démocratique du Congo. Il a également suivi des formations militaires au Maroc et en Chine, et commandait la garnison de Niamey.

Début janvier 2010, le géant français du nucléaire, Areva, avait annoncé la conclusion d'un accord d'exploitation semi-exclusif des énormes gisements d'uranium d'Imouraren. Cet accord était la conclusion de deux années de longues et laborieuses négociation entre la France et le Niger. Durant tout le temps des négociations la diplomatie française avait du déployer des trésors d'énergie pour empêcher le président Mamadou Tandja de se jeter dans les bras de la Chine.

La nouvelle compagnie, détenue à 66,65% par Areva et à 33,35% par le Niger, doit normalement démarrer l'exploitation du gisement d'Imouraren en 2012. Cette exploitation devait permettre au Niger de devenir le deuxième producteur mondial d'uranium. Quant à la France, cet accord lui assurait son indépendance énergétique. La question est donc de savoir à qui profite ce putsch ? La junte au pouvoir va-t-elle appliquer cet accord ou se tourner vers de nouveaux partenaires ? Tous les yeux se tournent vers Pékin qui n'a pas condamné officiellement ce coup d'Etat contrairement à Paris ou Washington.

Toujours dans le cadre d’assurer des provisions d’énergie "stables" pour sa croissance économique la Chine avait également fait une autre annonce spectaculaire au début de cette année. Un haut-responsable de la marine chinoise avait proposé d’installer une base permanente. Officiellement pour soutenir les navires participant à la mission de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden, soulevant l’idée que la Chine pourrait construire des bases ailleurs. Une grande première.

Dans un entretien publié sur le site du ministère chinois de la défense, Yin Zhuo — un amiral et chercheur au Centre de recherche pour l’équipement de la marine — avait expliqué qu’une telle base soutiendrait la participation à long-terme de la Chine à l’opération : "Nous ne disons pas que nous avons besoin que notre marine aille partout pour accomplir nos engagements internationaux. Nous disons que pour accomplir nos engagements internationaux, nous avons besoin de renforcer notre capacité de soutien. Si la Chine établit une base de ravitaillement de ce type, je pense que les pays de la région et ceux participant à la lutte contre la piraterie, le comprendront". Il a ajouté qu’il savait que les bâtiments chinois si près du Golfe avaient provoqué des soupçons, mais qu’il croyait que d’autres pays comprenaient que les intentions de Pékin étaient de lutter contre la piraterie.

En vérité les intentions chinoises ne trompent personne. La création d'une ou de plusieurs bases navales permanentes (un peu sur le modèle des Etats-Unis) n'a rien à voir avec la piraterie le long des côtes de la Somalie mais a pour but de contrôler et de protéger ses voies de communication maritime. La liste des bases navales potentielles ne laisse planer aucun doute à ce sujet : Pakistan, Bangladesh, Cambodge, Myanmar, Thaïlande et en mer de Chine du Sud. L'objectif est également de disposer de forces militaires à proximité du continent africain où les intérêts chinois sont de plus en plus importants.

La Chine vient d'entrer dans l'année du Tigre. Elle vient de sortir ses griffes.

David Bescond pour Rebelles.info

mercredi 17 février 2010

Le génie du Judaisme de BHL mis à mal par les découvertes et les traductions de l'écriture cunéiforme mésopotamienne

Nous avons assisté samedi soir et, de surcroît, sur le service public, lors de l’émission de Laurent Ruquier «On n’est pas couché » a une soirée exclusivement juive (comme le dira Eric Zemmour avec humour) avec des peoples tels BHL, Arnaud Klarsfeld,Yann Moix et Eric Zemmour.
Nous avons assisté à une propagande inouïe et déplacée sur le culte voué par certains au Judaïsme, dans un Etat laïque, alors qu‘il est interdit aux musulmans de s‘exprimer de cette façon, sur un même plateau, sans que le lendemain tous les médias et certains politiques ne s‘en offusquent.
A l’heure où le lourd débat sur l’identité nationale souhaite rappeler nos appartenances et nos devoirs envers la République, avec son principe infrangible de laïcité, son refus des communautées dominantes, il est autorisé que certains éructent leur supériorité religieuse à la télé, se vautrant avec délectation dans les abysses du cynisme, en poussant au communautarisme religieux dans des discours empreints, certes de métaphores, mais évidents même pour le non-initié.
Si le monde musulman est stigmatisé par un microcosme politco-médiatique, cachés derrière sa propre burqa d’ostracisme, invisible aux yeux des crédules, en nous rappelant régulièrement et d’une manière très insidieuse combien d’arabo-musulmans vivent en France, qu’ils sont un danger et une menace pour notre avenir et notre identité, que dire alors des Juifs sionistes qui accaparent les plateaux télé pour nous asséner leur morale, parfois si immorale, et qui se multiplient de plus en plus dans les médias et les milieux politiques sans que personne n’ose s’insurger et les critiquer de peur de passer pour un antijuif ? C'est vrai que la liberté d'expression est de plus en plus sous contrôle ; mais quand même.....

Lire la suite sur :http://www.diatala.org/article-le-genie-du-judaisme-de-bhl-mis-a-mal-par-les-decouvertes-et-les-traductions-de-l-ecriture-cuneiforme-mesopotamienne-45023069.html

mardi 16 février 2010

Conflits de famille

paru dans La Croix du 17/02/2010

C’est parce qu’il y a des liens d’amour et de sang dans la famille, et qu’on en attend beaucoup, que les conflits sont si nombreux et si douloureux



La famille, cela se vérifie de sondages en enquêtes, vient en tête des valeurs des Français, à une majorité écrasante, y compris chez les 15-25 ans. C’est même, pour 57 % d’entre eux, « le seul endroit où l’on se sent bien et détendu » (1). Et pourtant ! Parallèlement, le nombre de ruptures familiales ne cesse d’augmenter.

« Depuis trente ans que j’exerce, je vois augmenter les conflits familiaux, parce que notre société est de plus en plus conflictuelle », constate un notaire installé à Aix-en-Provence. Et de décliner les raisons : « le nombre des divorces, bien sûr, mais aussi la manière dont ils se passent. Au moment de la division du patrimoine, on voulait plutôt aller vite, trouver une solution amiable. Aujourd’hui, les gens viennent souvent avec leur “conseil”, un avocat qui pousse chacun à obtenir le maximum. J’en vois certains, pourtant intelligents, perdre tout bon sens et tirer parti de leur capacité de nuisance pour se venger. En ce qui concerne les successions, on est passé de la transmission organisée par les parents à une sorte de démocratie familiale, où les enfants veulent tous dire leur mot. Là aussi, les divorces rejaillissent, avec des oppositions entre le conjoint du défunt et les enfants de premiers mariages, entre les enfants d’unions différentes, lorsque certains sont avantagés. Les plus jeunes générations acceptent aussi moins bien l’autorité, et donc la loi. Or, notre rôle à nous, notaires, dans un moment symbolique toujours important, est de dire la loi et de trouver des solutions pour “empêcher les différends entre hommes de bonne foi”. »

Des conflits qui parfois empoisonnent la vie, font naître la haine

Certes, ces différends font partie de la vie, y compris et surtout en famille, car on peut s’aimer sans être toujours d’accord ! Mais au-delà des absences d’atomes crochus, des énervements ou des incompréhensions, il y a des conflits qui empoisonnent la vie, font naître la haine, entraînent des ruptures, des souffrances, altèrent l’existence, aussi bien de ceux qui les subissent que de ceux qui les provoquent.

La liste en est sans fin, aussi longue qu’il y a de membres dans une famille, et d’autant plus que celle-ci est complexe, décomposée, recomposée : dans le couple, bien sûr (et la séparation ne résout pas tout) ; entre l’un des deux parents et ses enfants, lorsque ceux-ci ont pris le parti de l’autre ; entre les enfants devenus adultes et leurs parents, qui parfois s’étendent aux petits-enfants, lorsqu’ils sont empêchés de se rencontrer ; entre frères et sœurs, tout au long de la vie ; entre demi-frères et demi-sœurs, plus encore. Et toujours entre belles-mères et brus, ou entre les nouveaux compagnons des parents, et les enfants de l’autre ; entre lignées différentes même, quand les brouilles passent les générations parce qu’elles sont entretenues. Tout cela se cristallise lors des réunions de famille, des décisions à prendre en commun ; et bien sûr des successions, avec des conséquences lourdes parfois pour les « héritiers ».

Rares sont les familles exemptes de conflit, même s’il y en a de plus conflictuelles que d’autres, ou qui savent mieux s’en débrouiller. Aucune n’en est très fière, tant il est convenu que la famille est le lieu protégé de la douceur et de l’amour. Alors, qu’y a-t-il donc derrière ces règlements de comptes tels qu’ils affleurent chez le notaire ?

"Ce qui se joue dans ces conflits c’est toujours une demande de reconnaissance existentielle"

Nicole Prieur, psychothérapeute, l’explique ainsi : « Quand on aime, tout compte ! Ce qui se joue dans les conflits familiaux, c’est toujours une demande profonde de reconnaissance existentielle : “Dis-moi que je suis quelqu’un de bien, dis-moi que je suis important(e) pour toi, dis-moi, enfin, que tu m’aimes !”. Il en va de sa propre image de soi, que l’on construit à travers ses relations familiales. Et comme tout cela est très difficile à exprimer, on va se disputer sur des objets souvent dérisoires. Plus on aime, plus on attend, et plus on est sensible aux manques : les phrases blessantes prononcées, les anniversaires oubliés, les cadeaux non reçus, et pire encore, donnés à d’autres. Alors les sentiments, de positifs deviennent négatifs, et l’amour se transforme en haine et en violence ; c’est en famille que les conflits font le plus souffrir, bien plus qu’en amitié ou dans la vie professionnelle. »

Le fameux exemple des petites cuillères de l’héritage montre bien qu’il s’agit, au-delà de leur valeur vénale, de savoir qui mérite le plus de les avoir, à qui les autres vont reconnaître la priorité, qui aura le privilège de les utiliser au petit déjeuner, lui ou elle, et tous ses descendants ? Pour la psychologue, ces raisons inconscientes de conflit peuvent être assez facilement décryptées. On arrive alors à les surmonter : « Plutôt que de se battre pour être aimé, face à son frère ou à sa belle-mère, demandons-nous comment nous témoigner mutuellement cette reconnaissance qui apaise les antagonismes. »

"Vient un moment où il faut renoncer à présenter la facture !"

Mais les choses sont parfois plus compliquées : « Les nouvelles formes de famille sont très complexes ; et les conflits passent les générations, de façon très inconsciente. Lorsqu’un conflit et donc un traumatisme n’ont pas été résolus, la génération suivante peut alors répéter l’histoire à son insu, se sentir investie d’une mission de réparation, sans avoir tous les éléments pour la débrouiller. Parce qu’une génération verrouille l’histoire, leurs enfants en souffrent encore plus. Il leur faut plus de temps et de travail pour s’en libérer. Je vois ainsi beaucoup d’adultes venir, non pas pour cela bien sûr, mais à cause de symptômes, dépressifs ou autres. En parlant, ils mettent au jour des conflits avec leurs parents, une haine, qu’ils traînent comme des boulets. Les grands-parents ne comprennent pas, et les petits-enfants sont perdus, coupés de leur filiation. »

Nicole Prieur remarque encore : « Les revendications individuelles sont plus fortes ; on compte sur la famille, mais chacun passe avant le clan ; il me semble aussi qu’on se met plus souvent qu’autrefois en position de victime. »

Elle n’est pas pour autant pessimiste. « Vient un moment où il faut renoncer à présenter la facture ! Une fois dénoncé tout ce qu’on n’a pas reçu (un père absent, une injustice…), il faut reconnaître aussi ce qu’on a reçu. Si les adolescents ont besoin de régler leurs comptes, le psychisme des jeunes adultes redevient plus souple, ils peuvent se libérer de ces comptes insolvables : “Oui, ma mère préfère mon frère, et alors ? Je n’ai plus besoin de sa reconnaissance, ni des petites cuillères de l’héritage, pour construire ma vie !” »

Et d’ajouter encore : « Le psychisme peut bouger à tous les âges, les familles sont des systèmes vivants, les places évoluent et les relations aussi. On n’aura jamais fini de régler toutes les tensions en suspens, mais cela n’empêche pas de s’aimer et de passer de bons moments ensemble ! »

Guillemette DE LA BORIE

dimanche 14 février 2010

Le jeu perfide de la dictature syrienne








Carte : le Liban n'a pas de frontière directe avec l'Iran.



Michel Garroté

Jeudi 11 février 2010

Hier soir à 18:45, Alistair Lyon, pour l’agence de presse britannique Reuters, informait : « Lentement, mais sûrement, la Syrie retrouve son influence au Liban, mais elle l'exerce avec plus de diplomatie qu'avant l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, il y a cinq ans, qui l'avait contrainte à un humiliant retrait de ses troupes. L'indignation suscitée au Liban, dans le monde arabe et en Occident par cet assassinat, auquel Damas se dit étranger, avait obligé la Syrie à relâcher son emprise sur son petit voisin, où elle conserve néanmoins de puissants alliés, à commencer par le mouvement de guérilla chiite Hezbollah (ndmg : le mot « guérilla » remplace ici le mot « mouvement terroriste »). Parallèlement à son regain d'influence au Liban, avec la bénédiction de l'Arabie saoudite, dont Hariri était proche de même que son fils Saad, actuel Premier ministre, la Syrie est redevenue fréquentable sur la scène internationale (ndmg : à cause de Sarkozy qui a reçu à Paris le dictateur syrien en juillet 2008).
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Pour la première fois depuis l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005, les Etats-Unis s'apprêtent à renvoyer un ambassadeur à Damas (ndmg : ça par contre c’est à cause de Barak Hussein Obama). L'époque où le chef du Renseignement militaire syrien au Liban donnait des ordres péremptoires aux hommes politiques locaux, sans excès de précautions oratoires, paraît révolue (ndmg : cette époque « paraît » révolue sans l’être vraiment). Mais, pour Karim Makdisi, qui enseigne les relations internationales à l'université américaine de Beyrouth, le Liban n'en est pas pour autant devenu un pays pleinement souverain (ndmg : comment le Liban pourrait-il être souverain avec les terroristes surarmés du Hezbollah qui contrôlent jusqu’à l’aéroport de Beyrouth ?). "Simplement, une relation plus normale a été établie". Les deux pays ont chacun ouvert une ambassade dans la capitale de l'autre, pour la première fois depuis l'indépendance libanaise, dans les années 1940, que la Syrie n'avait jamais explicitement reconnue (ndmg : sauf que le régime syrien considère avoir ouvert au Liban non pas une ambassade mais une préfecture).
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La visite de Saad Hariri en décembre à Damas est peut-être encore plus significative des changements intervenus entre le Liban et la Syrie, dans la mesure où il avait toujours accusé celle-ci de l'assassinat de son père. Hariri est devenu Premier ministre à la suite de la victoire de sa coalition soutenue par l'Arabie et l'Occident, mais il dirige un gouvernement d'unité nationale au sein duquel le Hezbollah et les autres alliés de la Syrie ont obtenu d'avoir leur mot à dire (ndmg : le Hezbollah a aussi obtenu le droit de veto et le droit de conserver son énorme arsenal militaire). Les hommes politiques libanais qui espéraient que les Etats-Unis, la France et l'Arabie saoudite dénieraient à la Syrie un droit de regard au Liban à la suite du retrait de ses troupes, en 1975, ont dû déchanter (ndmg : les « hommes politiques libanais », pour beaucoup d’entre eux, continuent de faire allégeance à la dictature syrienne tout en conservant leurs privilèges féodaux).

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Le chef druze Walid Djoumblatt, un des détracteurs les plus virulents de la Syrie, a quitté l'an dernier le gouvernement Hariri pour se mettre en retrait et on s'attend qu'il se rendra à son tour sous peu à Damas. Marouane Hamadeh, un collaborateur de Djoumblatt qui a échappé à une tentative d'assassinat en octobre 2004, ne croit pas à une véritable réconciliation avec la Syrie. "Je ne dirais pas que les Syriens sont de retour. Dans les domaines de la politique et du renseignement, ils ne sont jamais partis", confie-t-il à Reuters (ndmg : ce qui est en effet le cas notamment via le Hezbollah et via le général traître « chrétien » Michel Aoun). L'hégémonie syrienne est moins voyante, mais elle a trouvé des formes plus subtiles, notamment par le biais du droit de veto que les partis alliés de Damas ont obtenu au sein du gouvernement libanais après une démonstration de force de leurs miliciens en mai 2008 à Beyrouth (ndmg : droit de veto qui paralyse la politique libanaise et qui permet à la milice terroriste du Hezbollah de s’armer toujours d’avantage avec du matériel iranien transitant par la Syrie).
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Par la suite, l'Arabie saoudite a enterré sa querelle avec la Syrie, dans l'espoir de stabiliser le Liban, d'apaiser les tensions entre chiites et sunnites au niveau régional, de rétablir un semblant d'unité arabe et d'éloigner Damas de Téhéran (ndmg : précisons peut-être ici que l’Arabie saoudite est surtout catastrophée de devoir constater que la Turquie et l’Iran ont tous les deux plus d’influence qu’elle sur la Syrie et donc sur le Liban ; entre le parti islamique sunnite au pouvoir à Ankara et les mollahs chiites au pouvoir à Téhéran, l’Arabie sunnite a incontestablement perdu du terrain ces dernières années ; du reste, la question se pose également pour l’Irak et pour l’Asie centrale). Désormais, la plupart des hommes politiques libanais s'efforcent de ne pas s'aliéner les bonnes grâces de la Syrie. Le président Michel Souleïman téléphone une fois par semaine à son homologue syrien Bachar al Assad. Pour sa part, Hariri, qui n'accuse plus publiquement Damas d'être derrière l'assassinat de son père, a eu le chef de l'Etat syrien plusieurs fois au téléphone depuis sa visite à Damas.
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'Quand Syriens et Saoudiens s'entendent, les hommes politiques locaux n'ont d'autre choix que d'être au diapason', souligne Makdisi (ndmg : c’est peut-être un peu trop tôt pour déclarer que « Syriens et Saoudiens s'entendent » ; pour l’instant, la Syrie demeure dans le giron de l’Iran tout en se rapprochant de la Turquie). Les progrès espérés par Hariri vers des relations normales d'Etat à Etat avec la Syrie risquent de se faire attendre. Parmi les problèmes en attente figurent notamment la démarcation de la frontière commune, le démantèlement des bases palestiniennes qui la ponctuent, la révision des traités bilatéraux et le sort de Libanais disparus durant l'occupation syrienne » (ndmg : à quoi s’ajoutent l’armement et le droit de veto du Hezbollah qui contrôle une partie importante du territoire libanais y compris l’aéroport international de la capitale ; tout cela montre bien que le Liban est tout sauf un Etat souverain et indépendant ; Reuters a écrit plus haut que « la plupart des hommes politiques libanais s'efforcent de ne pas s'aliéner les bonnes grâces de la Syrie » ; il est vrai qu’au Liban, depuis des décennies, « la plupart des hommes politiques » ne rechignent pas à toucher des enveloppes mensuelles, d’une part, pour faire, en contrepartie, ce qu’on leur demande ; et d’autre part, pour acheter leur intégrité physique et leur sécurité).

Copyright Michel Garroté avec Reuters




Carte : les armes iraniennes transitent

samedi 13 février 2010

Liban : l’erreur de calcul de l’Occident (2ème partie et fin)

Par Michaël Béhé à Beyrouth



© Metula News Agency




Le 27 juillet 2006, en pleine guerre entre le Hezbollah et l’Etat hébreu, le gouvernement libanais décrétait sa volonté que "seul l’État libanais soit autorisé à détenir des armes et à exercer son autorité au Liban".



Cette décision fait partie intégrante de la résolution 1701, adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU le 11 août 2006. Elle apparaît au paragraphe 8 dudit document.



Au paragraphe 14, le Conseil de Sécurité "prie la FINUL, comme elle y est autorisée au paragraphe 11, de prêter assistance au Gouvernement libanais sur sa demande".



Elle n’en a rien fait.



Tout comme elle n’a pas soutenu notre gouvernement, le 7 mai 2008, lorsqu’il donna l’ordre à son armée d’intervenir, en application de la 1701, afin d’imposer sa loi sur son territoire.



Le 1er ministre d’alors, Fouad Siniora, se tourna, en cette occasion, également vers les "amis" de notre pays, à commencer par la France, qui n’a de cesse de clamer son attachement à notre liberté.



Mais la France et les autres pays libres, alors que 15 000 hommes de la FINUL se trouvaient à moins de cent kilomètres de Beyrouth et qu’ils avaient l’obligation d’intervenir aux côtés des autorités légales du Liban, choisirent de permettre à l’Iran d’imposer, par la force brutale, sa domination de fait sur notre patrie et son peuple.



A dater de mai 2008, par la faute de nos "amis", le Liban souverain et indépendant a cessé d’exister.



Ca n’est certes pas la première fois que le Conseil de Sécurité manque de respecter une résolution qu’il a lui-même promulguée. En Bosnie et au Rwanda, cela s’est soldé par des massacres industriels.



Pas la première fois que les Occidentaux – la France en particulier, qui devient coutumière du fait – détournent le regard lorsque des amis à eux sont jetés en pâture aux fauves.



En termes de realpolitik, on peut comprendre que les démocraties n’aient pas eu envie de se lancer au chevet, sabre au clair, d’un peuple de quatre millions d’habitants uniquement ; parce que, peut-être, à l’issue d’un calcul immédiat à court terme, le jeu n’en valait pas la chandelle.



Au Liban, nous sommes des victimes accoutumées des conséquences de la realpolitik, et nous avons plusieurs fois payé ses effets au prix maximum. Aussi, me garderai-je soigneusement, dans cette brève analyse, de faire appel à la compassion de mon lecteur.



Ainsi, j’entends rester dans une stricte analyse et en écarter les composants émotionnels, après avoir mentionné qu’ils existent.



En mai 2008, la FINUL aurait dû intervenir au côté du gouvernement légal libanais. Ca n’était pas seulement son obligation, en respect de la lettre et l’esprit de son mandat. C’était l’opportunité de réaliser l’intention maintes fois exprimée par les membres du Conseil de Sécurité et les "amis" du Liban : rendre ses prérogatives au gouvernement central, démocratique et légitime, l’aider à rétablir son autorité sur toutes les régions du Liban et à désarmer les groupes armés qui l’empêchent de réaliser cet objectif.



Dans les quelques lignes du paragraphe précédent se trouvent résumés tous les buts énoncés dans la résolution 1701.



L’adéquation entre le texte de la résolution et les décisions de notre gouvernement ayant généré l’agression perpétrée par le Hezbollah est impressionnante : au paragraphe 6, le Conseil de Sécurité appelle spécifiquement à porter assistance au gouvernement afin qui puisse rouvrir les aéroports et les ports sous son autorité.



Or le gouvernement venait de décider de déplacer l’officier en charge de notre unique aéroport international parce qu’il œuvrait dans l’intérêt de l’organisation terroriste chiite et des Iraniens, à la place de s’occuper de ceux de son pays.



A ce propos, les passagers empruntant ledit aéroport doivent avoir conscience, qu’aujourd’hui plus qu’en 2008, ce sont ces deux entités, avec l’aide pratique des agents syriens, qui contrôlent leurs allées et venues. Les coordonnées de chaque arrivant sont immédiatement transmises aux services de Damas et de Téhéran, leur donnant le loisir de traquer les activités de nos hôtes.



Le second objet du décret gouvernemental consistait en un ordre donné aux services de sécurité de l’Etat d’enquêter sur le réseau de communication militaire parallèle, implanté par le Parti de Dieu et les Pasdaran iraniens sur notre territoire.



Ce, en vue, non pas d’échapper aux écoutes de l’ennemi providentiel israélien, mais au contrôle du gouvernement légal sur des activités militaires parallèles se déroulant sur son territoire. A ce titre également, cela participait exactement à ce que l’ONU nous demandait de réaliser dans la résolution qui mettait un terme à l’affrontement entre le Hezb et l’Etat hébreu.



Il importe de saisir correctement que la non-assistance à l’Etat libanais en cette occurrence n’a pas constitué un manquement accessoire ultérieurement rattrapable. La perte de crédibilité de notre autorité centrale s’est jouée en cette occasion, et, depuis, elle n’a jamais plus été en mesure de la faire valoir.



L’armée nationale a attendu de savoir si la communauté des nations la soutiendrait si elle entreprenait la réalisation des instructions que le pouvoir civil lui avait communiquées.



Face à la réponse négative de nos "amis", la force armée, jugeant qu’elle n’avait pas les moyens de s’opposer efficacement à la milice et à ses alliés, et que son engagement seule risquait de dégénérer rapidement en guerre civile, décida ne pas intervenir dans les combats.



L’armé assista ainsi en observatrice à l’invasion du cœur de Beyrouth par les miliciens chiites ainsi qu’au meurtre de plus de cent compatriotes, qu’elle avait pour mission suprême de protéger.



Depuis cet épisode, l’armée est devenue une composante indépendante de l’échiquier libanais. Elle décide de sa conduite en considération de son unique intérêt. Elle ne répond plus aux injonctions du gouvernement élu, qui, quant à lui, a cessé de lui dire ce qu’elle avait à faire.



Dans ces conditions, celles du gouvernement d’un Etat situé au Moyen-Orient, défié en permanence par une milice mieux armée que lui, et convoité par deux dictatures parmi les plus sanguinaires de la planète – l’Iran et la Syrie – l’autorité élue se retrouve confinée au rôle qui était celui de Vichy après l’invasion de la zone Sud par les hitlériens.



Le Conseil de Sécurité a ainsi œuvré dans le sens opposé des résolutions qu’il avait prises. Il s’était engagé à aider le Liban. L’aider à désarmer les groupes armés qui contestent son autorité et à interdire la contrebande d’armes à leur profit.



Faute de l’avoir fait, le Hezbollah, qui comptait dans ses arsenaux 2 000 roquettes à la fin de sa guerre avec Israël, en dispose désormais de 50 000.



Avant l’été 2006, l’organisation chiite contrôlait certaines zones de notre territoire, aujourd’hui, après son coup de 2008, c’est chaque centimètre du Liban qui se trouve à sa merci.



Mais le constat global que nous sommes bien obligés d’établir – qui s’en chargerait à notre place ? – montre qu’en stoppant la campagne menée par Israël, la communauté internationale a sauvé la peau des tourmenteurs de ce pays et fait le jeu de la politique d’hégémonie de l’Iran et de la Syrie.



En redéployant la FINUL sur la frontière avec Israël et en redéfinissant son rôle, passant du statut d’observateur à celui de force de maintien de la paix, l’ONU, et surtout les membres permanents du Conseil de Sécurité, donnent l’impression que la situation est normalisée et que la 1701 est appliquée.



En réalité, c’est tout le contraire qui est vrai. L’ONU a fourni à l’Iran la légitimité qui lui manquait pour s’approprier notre territoire, sans jamais réagir aux infractions commises contre son mandat et pratiquement sous son nez.



Elle n’a pas amené à la pacification de la région – quatre ans sans conflit majeur n’ayant aucune signification stratégique dans la région - mais, au contraire, à sa militarisation.



Comme l’a justement annoncé le général de Tsahal Yossef Peled, empêché ensuite de s’exprimer, pour des raisons de conjoncture politique par Binyamin Netanyahou, une nouvelle guerre, qui sera menée sur le territoire du Liban mais sans l’aval de la population qui l’habite, est désormais inéluctable.



Il ne s’agit d’ailleurs pas de menaces israéliennes – les menaces étant ce que l’on peut lire sur les posters du Hezbollah photographiés par Ilan Tsadik, alors que Hezbollah, selon la 1701, ne devrait plus se trouver au Liban-Sud et être désarmé sur l’ensemble de notre territoire.










Il s’agit d’une prise de vue montrant les obsèques d’un Israélien,

victime du terrorisme chiite.



La légende rouge dit : "Hatman ila al zawal",

VOTRE EXTERMINATION EST CERTAINE !

(Photo d’Ilan Tsadik © Metula News Agency)



On est en présence d’une constatation évidente, qui crève les yeux aussi bien d’un Samir Geagea que du général Peled, de ce que la communauté des nations a permis à l’Iran d’instrumentaliser le Hezb, de le phagocyter et de l’intégrer dans son dispositif impérialiste et agressif.



L’Iran et la Syrie ne surarmant pas la milice afin d’instaurer la paix dans la région !



Le titre de cet article est Liban : l’erreur de calcul de l’Occident. En quoi la lâcheté des nations civilisées et le lâchage de mes compatriotes constituent-ils une erreur de calcul ?



En cela qu’il va falloir incessamment déloger notre occupant par procuration, pour la raison suffisante, que l’Europe ne saurait tolérer, d’un strict point de vue stratégique, que le Liban passe sous le contrôle absolu de Téhéran.



Nous, nous sommes des civils qui courons dans tous les sens sur le pont d’un porte-avions en mission opérationnelle.



L’urgence se fait de plus en plus chaude au fur et à mesure que l’Iran conçoit sa bombe atomique et les missiles nécessaires à son transport. Certaines zones de mon pays, échappant déjà à tout droit de regard des Libanais, sont physiquement gérées par des généraux pasdaran établis à demeure.



Dans peu de temps, ils y installeront des missiles balistiques intercontinentaux. Des fusées déjà opérationnelles, capables, depuis notre sol, d’atteindre n’importe quelle capitale du vieux continent.



C’est la raison pour laquelle les ayatollahs s’intéressent à notre minuscule Etat. Non pour ses richesses naturelles, nous n’en disposons pas. Ils sont en train de faire de notre territoire la tête de pont avancée de leur armée.



Pour l’utiliser, à court terme, contre Israël en cas d’embrasement au sujet de leur Bombe, car les Perses n’ont pas la capacité de répondre à une attaque de nos voisins du Sud à partir de chez eux.



Puis, simultanément, afin d’approcher leur menace de l’Europe, et de servir ainsi leur ambition expansionniste. Celle, dans un premier temps, de devenir un interlocuteur incontournable dans le dialogue global. A Téhéran, on considère qu’on a droit à un siège de membre permanent au Conseil de Sécurité, et on s’apprête à l’exiger.



L’erreur de calcul, demandez-vous ?



Si en mai 2008, les nations civilisée avaient envoyé cinq mille soldats servant dans la FINUL afin d’épauler l’armée libanaise dans la reconquête de Beyrouth et de l’Aéroport Rafic Hariri, toutes les conditions prévues dans la 1701 auraient été remplies, et la Révolution du cèdre aurait réussi.



En risquant la vie d’une poignée de soldats, le monde se serait épargné la situation inextricable dans laquelle il est aujourd’hui plongé dans mon pays.



Et je ne parle même pas, puisque cela n’intéresse pas le monde, de l’économie de la vie de milliers de Libanais, qui vont probablement tomber dans la prochaine guerre, qu’ils ne veulent pas faire.



Mais la France s’est souvenue de l’attentat du Drakkar, de 1983, perpétré par l’embryon du Hezbollah, et l’Amérique, de l’Attentat de l’Aéroport, qui, simultanément, faucha 241 Marines, assassinés par les mêmes mains criminelles.



Des agressions qui s’inscrivaient dans le même conflit, et qui véhiculait le message suivant : retournez chez vous et souvenez-vous de vos morts.



C’est ce qui s’est passé. Les pays se sont souvenus de leurs morts, qui composaient alors, avec des contingents britannique et italien, la Force multinationale de sécurité et qui agissaient également dans le cadre des Nations Unies.



Les Etats terroristes avaient prévu, 27 ans à l’avance, les hésitations qui font désormais douter l’Occident face à la menace iranienne. Ils avaient planifié les réactions futures des états-majors, à l’idée de renvoyer des hommes au Liban.

Liban :l’erreur de calcul de l’Occident (1ère partie)

Par Michaël Béhé à Beyrouth



© Metula News Agency




Le 14 février, jour anniversaire de l’assassinat de Rafic Hariri, se déroulera à Beyrouth, sur la place des Martyrs, une manifestation du courant dit du 14 mars.



Cette alliance, qui a obtenu la majorité des sièges au parlement lors des dernières élections générales en 2009, entend perpétuer le rassemblement du 14 mars 2005, connu également sous l’appellation La révolution du cèdre.



A cette occasion, 1,3 millions de mes compatriotes avaient exigé (et obtenu) le retrait des forces de l’occupant syrien de notre territoire, ainsi que l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat de l’ex-1er ministre Rafic Harari, exécuté exactement un mois plus tôt.



Les formations politiques qui composent aujourd’hui le "14 mars" sont celles qui s’opposent à la mainmise du Hezbollah chiite, et de ses commanditaires syriens et iraniens sur les prérogatives de l’Etat.



Les sunnites du président du Conseil Saad Hariri et la plupart des chrétiens forment l’épine dorsale du 14 mars.



Dans les faits, cependant, malgré leur succès électoral - 56,2 % des suffrages exprimés - et l’évidence qu’ils représentent toujours une solide majorité des habitants de ce pays, les anti-syriens sont contraints de "faire preuve d'une résistance pacifique de tous les jours".



C’est le terme employé cette semaine par le Dr. Samir Geagea, à l’occasion de la Saint-Maron, la fête du patron de la communauté maronite.



Geagea est le chef du Parti des Forces Libanaises. Il a parfaitement démontré, lors de son intervention, le rationnel selon lequel "les armes du Hezbollah ne sont pas une source de force", établissant qu’elles sont, au contraire, un élément "de faiblesse pour le Liban".



Le leader des FL a soutenu sa thèse, prophétisant que le Hezbollah participera à la confrontation en vue entre l’Iran et Israël, "sans prendre l'avis de quiconque parmi les Libanais et au détriment de l'indépendance et de la souveraineté du Liban, qui passent très loin derrière dans ses priorités".



Or, pour Samir Geagea, une confrontation avec Israël constituerait une calamité pour le Liban : "nous voulons à tout prix éviter la guerre, et, pour cela, la décision de guerre ne doit pas être entre les mains du Hezbollah, mais du gouvernement libanais, dans l'intérêt de tout le monde".



Même son de cloche au parti Kataëb, autre membre de la coalition du 14 mars et de la majorité gouvernementale, où l’ancien président de la République, Amine Gemayel, a expliqué hier sur une chaîne télévisée que "la souveraineté veut dire qu'un groupe donné n'a pas le droit de détenir entre ses mains la décision de guerre et de paix, hors du cadre légal".



Ce, avant de poser une question rhétorique face aux téléspectateurs : "Sommes-nous tous d'accord là-dessus ? Le Hezbollah ne cache pas son allégeance au wilayet el-fakih [1] et à la révolution khomeyniste. Or celle-ci a sa propre stratégie qui peut être contraire à l'intérêt du Liban".



Pour les partis chrétiens non-aounistes, la participation massive des Libanais au rassemblement de dimanche – qui a lieu dans "le danger d’une guerre explosive" (Geagea) – marquera l’attachement du peuple à la souveraineté et à l’indépendance nationale, et soulignera la nécessité selon laquelle la décision de paix ou de guerre doit demeurer le privilège exclusif de l’Etat.



Ceci étant, il importe d’expliquer au lecteur que la très nette victoire du 14 mars aux législatives de 2009, la majorité au parlement et dans le gouvernement, la position de 1er ministre qu’occupe Saad Hariri, ne lui accordent aucun privilège pratique en matière de gouvernance.



C’est ce qui explique la situation cocasse, dans laquelle un chef de la majorité doit appeler les supporters de son camp à "une résistance pacifique de tous les jours".



Car deux événements majeurs ont réduit le 14 mars et "son" gouvernement à un rôle de simple observateur craintif, sans cesse soumis à la menace d’une nouvelle guerre civile.



D’abord le mini-coup d’Etat du 7 mai 2008, lors duquel, s’opposant à deux décisions du gouvernement libanais, celle d’ouvrir une enquête sur le réseau de communication parallèle Hezbollah-Iran et celle de limoger Wafic Choukair, le chef de la sécurité de l'aéroport de Beyrouth, le Parti de Dieu envahit les zones sunnites de la capitale et s’attaqua au bastion druze dans la montagne.



Depuis cet épisode récent de notre guerre civile, qui a coûté la vie à plus d’une centaine de personnes, la majorité politique fait constamment face aux menaces directes du Hezbollah d’utiliser à nouveau ses armes contres ses contempteurs libanais et néanmoins compatriotes.



Ce rapport de force militaire a obligé le 14 mars à des concessions considérables. Notamment le renoncement à réinstaurer la souveraineté de l’Etat dans les espaces de non-droit soumis à la loi des milices chiites et des Pasdaran perses. Et à l’impossibilité d’imposer l’application de la résolution 1701 exigeant le désarmement desdites milices et la cessation de la contrebande d’armes et de munitions à son profit, en provenance de Syrie.



L’autre événement qui a amené le 14 mars à prendre conscience de son impuissance fut le rapprochement de l’Arabie Saoudite avec la dictature syrienne : en janvier 2009, le roi d’Arabie saoudite Abdallah bin ’Abd Al-Aziz, décida d’interrompre sa brouille de deux ans avec la dynastie Al Assad.



Le monarque espérait ainsi éloigner les Syriens de l’influence iranienne et permettre la mise sur pied d’un gouvernement stable à Beyrouth, tout en connaissant l’infériorité militaire de ses alliés du 14 mars.



Le prix de ce retournement d’alliance se paya chèrement par les Libanais, qui durent admettre le retour de leur pays dans le giron damascène.



C’est au cours du sommet des 7 et 8 octobre 2009, entre le président syrien Bechar Al-Assad et le roi Abdallah, que ce dernier exprima le souhait que la Syrie reprenne son ancien rôle au Liban.



Immédiatement après ce sommet, Al Assad ordonna au Hezbollah et à Aoun de cesser de s’opposer à la création d’un gouvernement au Liban – ce qu’ils avaient fait, systématiquement, quatre mois durant – et même d’y participer.



Mais il ne s’agit plus que d’un gouvernement de façade, sans pouvoir effectif.










Vue de la frontière israélo-libanaise

D’un côté le drapeau israélien, de l’autre, celui du Hezbollah,

non celui de la République libanaise.



Remarquez, pour l’anecdote, côté israélien, l’étendard rouge et blanc

de la division de parachutistes.

C’est elle, avec son 890ème bataillon, qui défend actuellement le front Nord,

face au Hezbollah



(Photo Stéphane Juffa © Metula News Agency)



Dans cette situation étrange, le président de l’Etat, Michel Suleiman, à l’écoute de Riad et Damas, a tendance à se rapprocher des points de vue du Hezbollah contre ceux de la majorité démocratiquement élue ; ce qui déchaîne le mécontentement des patriotes libanais.



Même le président du Conseil, le sunnite Saad Hariri, comprenant le peu de marge de manoeuvre qui lui reste, n’appelle plus, pour la manifestation de dimanche, qu’à exiger la poursuite de la procédure juridique internationale destinée à confondre les assassins de son père.



Hariri junior a abandonné les slogans de l’indépendance nationale et de la souveraineté unique du gouvernement libanais. Il a même accusé, au micro de la BBC, Israël de pousser à la guerre, et annoncé "qu'en cas d'attaque israélienne son pays sera au côté du Hezbollah".



Ce faisant, il a bien sûr déclenché la colère du ministre israélien des Affaires Etrangères, Avigdor Lieberman, qui a très fermement réagi à ces propos.



Au Liban également, nombreux en sont à considérer que Saad Hariri fait partager à tous les Libanais un risque de guerre qu’ils ne souhaitent nullement et qui ne serait pas la conséquence de sa décision (d’Hariri), mais de celle du wilayet el-fakih.



La plupart des observateurs jugent aussi que la Révolution du cèdre est terminée et qu’elle s’est soldée par une défaite et l’abandon du rêve de renaissance de notre pays qu’elle avait suscité.



Nul n’est besoin d’être un grand devin pour prévoir que même la requête d’Hariri concernant la poursuite des travaux du tribunal international ne sera pas suivie d’effet. Pourrait-il en être autrement, quand la milice qui le tient en joue, de même que la Syrie qui lui impose sa loi à distance sont précisément les complices coupables de l’assassinat de son père ?



Après le lâchage des thèmes de la Révolution du cèdre – souveraineté, liberté, indépendance, désarmement des milices, menée d’une politique uniquement dictée par les intérêts du Liban – par le général Michel Aoun, patriote mythique devenu le meilleur ami de l’occupant syrien, puis par le cheikh druze, Walid Joumblatt, après le coup de mai 2008, le mouvement de 14 mars s’est désintégré de facto.

jeudi 11 février 2010

Punition: Lire une pièce de Racine

Une femme fait ses courses dans un centre commercial accompagnée de son fils. L'enfant remarque un homme en pantoufles qui avait les jambes arquées !
Il tire sur le bras de sa mère et dit :
"M'man, regarde les guiboles du monsieur !"
La maman est mortifiée et dit à son fils que l'on ne montre pas les gens du doigt en faisant ce genre de commentaires.
Comme punition, l'enfant doit lire une pièce de Racine.
Il ne peut accompagner sa mère aux courses tant qu'il n'a pas lu la pièce de théâtre.
Finalement, il termine sa lecture et sa maman l'emmène à nouveau au centre commercial, où il rencontre à nouveau l'homme aux jambes arquées. Mais l'enfant se souvient de sa punition. Il tire sur la manche de sa mère et dit :
"Regarde, Maman, le monsieur en charentaises Qui porte ses testicules entre parenthèses" !