samedi 19 décembre 2009

Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera de jalousie

Ni hâo ! Evidemment...j’ai obtenu mon certificat de bravitude. Mais pas facile du tout la montée de la Grande Muraille !!!
Si la Chine est déjà très très éveillée et qu'aucun séisme et qu'aucune armée n’a détruit quiconque dans le monde, elle semble se rendre inexorablement vers un avenir sans frontière.Si la Chine a une histoire dynastique millénaire sanglante et glorieuse, elle ne cesse apparemment d’en tirer les enseignements et semble de nouveau affronter le futur en entrant de plein fouet dans le modernisme avec une économique florissante et des remises en question imposées par une démographie exponentielle qui ne cesse d’inciter le régime à promouvoir, à son rythme, des réformes sociales adaptées au nouveau système ( chômage, retraite, minimum vital ) et de santé pour conserver sa forte production et son attractivité.Ces réformes sont évidemment bien accueillies par les citadins qui en sont les premiers bénéficiaires, les ruraux, eux, n’en profiteront que d’ici quelques années. D’ici à 2015, chacun, soit 1,3 milliard d’habitants, devrait bénéficier de ces mesures ; dit-on.
Après l’échec du Grand Bond en avant imposé par Mao avec une industrialisation lourde et une politique agricole qui déclenchera une famine de plusieurs années, après la Révolution culturelle destructrice et le Petit Livre rouge qui devient de plus en plus blême de rage, le pays a changé, drastiquement de cap, et ces politiques semblent bien loin derrière.Un nouveau monde est né. Depuis l’ouverture faite par Deng Xiaoping rien ne semble arrêter ce bond en avant depuis trente ans, cette croissance sociale, cette économie et ce libéralisme à l’occidental s’installent confortablement dans un système étatique en créant un paradoxe accepté, une antinomie saisissante. La cohabitation du socialisme avec l’économie de marché semble singulièrement former un couple durable. Les investisseurs étrangers se bousculent aux portes de l’Empire du Milieu avec les souvenirs de la belle époque coloniale et en espérant faire mieux encore. Il faut avouer que les grandes firmes étrangères se déploient sans complexe partout dans de luxueux buildings de plus en plus hauts sans se soucier nullement des besoins énergétiques nécessaires à leurs ambitions. Mais déjà des écarts considérables et démesurés de niveau de vie se sont crées et, à terme, ceux-ci deviendront certainement de plus en plus marqués en étant insoutenables pour les plus pauvres et ingérables pour le Parti (de par le nombre) si les provinces et les régions ne suivent pas le même rythme, les mêmes réformes et la même productivité. Il y a 23 provinces, cinq régions autonomes, deux régions administratives et quatre municipalités, le tout reste contrôlé par le pouvoir central. Plus, 56 ethnies : l’ethnie Han étant majoritaire à plus de 80%.
Lors de mon voyage j’ai été principalement frappée par ce consumérisme orgiaque qui atteint les grandes villes et qui attirent forcément une immigration chinoise de plus en plus importante. Les investisseurs étrangers offrant également de nombreux emplois, la ruée vers les néons devient un réel problème. Ainsi Beijing compterait officiellement 17 millions d’habitants, sans doute réellement, 20 millions. Shanghai a atteint les 24 millions et serait la plus densément peuplée et dans le Sichuan (centre) Chongping serait à 40 millions d’habitants. Voilà seulement trois villes avec une population équivalente à celle de la Turquie et avec autant de consommateurs potentiels ; incroyable !
Nous ne cessons d’entendre que la Chine est un mauvais élève en ce qui concerne les économies d’énergie, alors, qu'en Occident, nous profitons ostensiblement de ces faibles coûts qu'offrent ces avantages, sans se soucier de la planète. Ironie. Certes, si les usines à charbon polluent et l’élévation du niveau de vie est synonyme d’amélioration du confort en terme d’espace, donc d’électricité, d’électroménager, d'électronique et de transport, la Chine comptent 25 réacteurs nucléaires et doit sortir prochainement une nouvelle génération de centrales énergétiques. Plusieurs barrages hydroélectriques alimentent le pays dont le plus grand du monde dans la province du Hubei.Mais j’ai été étonnée de constater que ce pays avait une avance considérable en énergie solaire et renouvelable.Beijing qui compte sept périphériques utilise des panneaux solaires pour les éclairer ainsi que pour une partie de ses monuments, et l’ampoule basse consommation se retrouve dans les foyers, mêmes les plus modestes.Dans les grandes villes et mégapoles le vélo est, soit interdit ou il a laissé place à des voitures, flambant neuves ; aucune poubelle. Et le scooter est très souvent électrique. De plus, le chauffage est rarissime, il n’existe pas en Chine ; pour ainsi dire.Si Pékin ( une ville gigantesque, démesurée et moche à mon avis au niveau architectural en comparaison à Shanghai, Guangzhou ou Hong-Kong, sauf les Hutongs dans le vieux Pékin) ainsi que d'autres villes du nord ont un ciel gris, il faut savoir qu'il y a les vents du désert de Gobi qui en sont très largement responsables. La pollution n'est pas l'unique problème comme certains le prétendent bêtement.
Alors une question se pose : Comment donner des leçons de conduite écologique à un pays très nettement en avance technologiquement sur l’Europe et les Etats-Unis dans les énergies renouvelables et l’écocitoyenneté, sans être soi-même ridicule ?
Par Diatala le 18 décembre 2009.

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