Mort de Philippe Séguin
Il n'est pas dans mes habitudes de me joindre au cortège des pleureuses lors de la disparition d'une personnalité. Exercice trop souvent hypocrite et/ou intéressé. Jusqu'à présent j'ai seulement rendu hommage à Oriana Fallaci (Le mémorial Oriana Fallaci 2009). Mais aujourd'hui j'ai la profonde tristesse d'allonger cette liste. Philippe Séguin est mort. C'était le seul homme politique pour lequel j'avais une véritable admiration et affection. Philippe Séguin m'a fait découvrir la politique avec un grand P. C'était à l'occasion du débat sur Maastricht. C'était un homme qui avait compris que les valeurs républicaines étaient indissociables des valeurs nationales. Qu'il était stupide et vain de les opposer. Il était le seul héritier de cette famille politique française si particulière et trop souvent caricaturée qu'est le bonapartisme. C'était aussi selon les témoignages un homme d'un grand pessimisme. Pour moi il était tout simplement lucide. On dit aussi ce matin que son tempérament colérique l'a privé d'une "carrière" encore plus brillante. Quel vilain mot qui ne correspondait pas du tout à la vision de la politique que se faisait Philippe Séguin. Il affectionnait simplement la solitude. Il n'était pas un courtisan. C'était un rebelle. C'était l'homme des grandes causes, des grands combats. Non l'homme de la cuisine politicienne.Alors ce matin je tiens simplement à lui rendre hommage et à lui dire merci. La classe politique française n'était déjà pas très brillante et voilà maintenant qu'elle perd ses rares talents authentiques. Je termine avec cette réflexion. Philippe Séguin était un excellent président de la Cour des comptes qui n'hésitait jamais à dire aux puissants ce qu'ils n'aimaient pas entendre et à fustiger les dérives des comptes publics. Dans une période aussi grave pour les finances de notre pays c'était le bon gars au bon poste. Désormais on peut craindre que lui succède un personnage plus effacé et maléable.David Bescond pour Rebelles.info
jeudi 7 janvier 2010
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