Philippe Séguin est mort
L'homme politique français, premier président de la Cour des comptes, est mort à 66 ans
Premier président de la Cour des comptes, ancien ministre et ancien président de l'Assemblée nationale, ancien président du RPR, Philippe Séguin est mort cette nuit d'une crise cardiaque.
Dans ce parti, il s'était positionné sur une ligne souverainiste en se prononçant contre le traité de Maastricht avant d'apporter son soutien à Chirac en 1995.
Philippe Séguin est né le 21 avril 1943 à Tunis. Il a un an quand son père Robert meurt à l'âge de 22 ans, pendant la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1944.
Après des études au lycée Carnot de Tunis, il poursuit ses études aux lycées Alphonse-Daudet de Nîmes où il passe son baccalauréat, puis à l'École normale d'instituteurs du Var. Licencié ès-lettres à la Faculté des lettres d'Aix-en-Provence, il est ensuite diplômé d'études supérieures d’histoire et diplômé de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence. Il fait ensuite l'ENA, promotion « Robespierre » (janvier 1968 - mai 1970) et entre à la Cour des comptes.Entre 1973 et 1978, il occupe plusieurs postes dans des cabinets ministériels, tant sous la présidence de Georges Pompidou que celle de Valéry Giscard d'Estaing..Député des VosgesEn 1978, il est élu député des Vosges (1ère circonscription) en avril, mandat qu'il conservera jusqu'en juin 2002. Il est également vice-président du Conseil régional de Lorraine de 1979 à 1983 puis est élu maire d'Épinal en mars 1983 jusqu'en octobre 1997.En 1981, il prononce un discours pour soutenir l'abolition de la peine de mort à l'Assemblée nationale; il est un des rares députés d'opposition à soutenir cette réforme emblématique du Président François Mitterrand.En mars 1986, il est nommé Ministre des Affaires sociales et de l'Emploi dans le gouvernement du Premier ministre Jacques Chirac sous la présidence de François Mitterrand, lors de la première cohabitation. A la fin des années 80, au sein de la droite, il participe à un mouvement de rajeunissement des cadres au sein du groupe des "rénovateurs" aux côtés de personnalités comme Bayrou, Barnier, de Villiers ou Fillon.En 1992, la carrière politique de Philippe Séguin prend un tournant : il s'engage pour le « non » au traité de Maastricht. Fidèle à la tradition gaulliste et attaché à l'implication de l'État dans le domaine social, il estime que le traité européen est une menace pour l'indépendance de la France. Il craint surtout une Europe trop libérale. François Mitterrand alors président de la République, accepte même un débat télévisé avec lui.En avril 1993, après la victoire de la droite aux élections législatives, Philippe Séguin devient président de l'Assemblée nationale. Son combat consiste à protéger l'autonomie des parlementaire face au gouvernement. Lors de la campagne présidentielle de 1995, Philippe Séguin apporte son soutien à Jacques Chirac. Il joue un rôle clé puisqu'il est l'un des inspirateurs du discours de Jacques Chirac sur la fameuse "fracture sociale" avec Henri Guaino. Après la victoire de Jacques Chirac, il voit son concurrent Alain Juppé entrer à Matignon et il reste au perchoir...jusqu'à la dissolution de 1997.Echec à Paris Après l'échec de la droite aux législatives, ces nouvelles affinités lui permettent de prendre la tête du RPR en juillet 1997. Poste qu'il garde jusqu'en avril 1999. Cet homme au caractère souvent présenté comme ombrageux connaît alors un véritable échec. Lors des municipales à Paris, il ne réussit pas à unifier la droite divisée (candidature Tibéri) et subit un cuisant échec.Après la victoire de Chirac en 2002, il refuse d'entrer dans le nouveau parti présidentiel, l'UMP, et annonce son retrait de la politique. Alors que certains de ses proches ont rejoint l'équipe de Nicolas Sarkozy (Fillon, Guaino), il a préféré conserver son poste de premier président de la Cour des comptes à qui il a apporté son poids médiatique.
Réactions Jean-Louis Debré (président du Conseil constitutionnel) a salué un homme qui a marqué la vie politique "par sa capacité d'indépendance, de résistance" et qui avait "une certaine idée de la France, un grand respect de la République".Alain Juppé (ancien premier Ministre): "C'est une grande perte pour la République".Charles Pasqua (ancien ministre de l'Intérieur): "C'est un homme qui n'avait pas d'ambition personnelle mais une ambition pour la France. Si les circonstances s'y étaient prêtées, cela aurait certainement fait un excellent Premier ministre et il avait l'étoffe d'un président"07/01/2010 Pierre Magnan Info France 3
jeudi 7 janvier 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire